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Le Papillon d’Art
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  • Ici on parle d'Art de manière générale (en fait, on parle surtout d'histoire de l'art, de technique artistique, on retrouve des interviews de peintres, des créations, des vidéos de dessin, des anecdotes). Bref, on parle d'Art de manière ludique.
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11 avril 2017

Drama interview, Martin Drölling

Pour des raisons… techniques, la verion audio de cette interview n'est pas disponible dès maintenant, mais le plus rapidement possible.

On ne sait pas grand-chose de l’homme que l’on reçoit aujourd’hui, car dans la multitudes des peintres qui ont exercé au fil du temps, il ne reste qu’une poigné de nom que l’on a retenu aujourd’hui. Si on retient aujourd’hui celui de Martin Drölling, c’est avant tout pour le mystère qui entoure son œuvre.

 

Roger : Tout d’abord, Mr Drölling, bonjour et bienvenu.

Drölling : Bonjour à vous et merci de m’avoir invité.

 

Roger : Pour bien comprendre qui vous êtes, j’aimerai que vous me racontiez votre parcours de vie.

Drölling : Je suis né en 1752 à Oberhergheim (France), et dans mon enfance, j’ai découvert la peinture par hasard et décidé d'en faire l'apprentissage. Malgré quelques réticences mon père (qui était dans la religion et qui ne voyait pas le métier de peintre d’un bon œil) je signe un contrat pour quatre ans avec un peintre local, pour des cours particuliers. Suite à des désaccords avec lui, je part à Strasbourg, puis à Paris (en 1779), dans la prestigieuse École des Beaux-Arts. En sortant, je veux travailler comme peintre, et obtient un contrat chez un marchand qui offre 30 sous par tableaux.

 

Roger : Vous peignez surtout des portraits, c’est bien ça ?

Drölling : Des portraits, effectivement, ainsi que quelques scènes de genre, en fonction des commandes. Ce n’était pas si mal pour vivre, mais ça a été compliqué quand je me suis marié. J’ai rencontré ma première femme en 1780, mais elle est décédé peu de temps après.

Je me suis remarié 5 ans plus tard, avec Louise Elisabeth Belot, la fille de mon marchand de couleurs. à partir de 1794, je vais avoir trois enfants et je donnerais le gout de la peinture à mon fils ainé, Michel Martin (c’est d’ailleurs moi qui le formerais et le pousserait à pratiquer). En 1797, je vais commencer à peindre comme assistant d'Élisabeth Vigée Le Brun, puis de 1802 à 1813, en qualité de peintre-décorateur à la Manufacture nationale de Sèvre. Ma femme va mourir en 1803, c’est donc moi qui vais m’occuper de l’éducation de mes enfants, jusqu’à ma mort en 1817, à quelques jours de l’ouverture d’une exposition sur mes œuvres.

 

Roger : Il faut cependant souligner que Vous devez l’essentiel de votre célébrité, non pas à vos talents de peintre mais à un des matériaux dont vous vous seriez servi pour peindre certains de vos tableaux…

Drölling : Cette histoire est vrai[1], mais je vais la développer. à mon époque, il existait une pratique d’art, constituant à utiliser certaines substances pour améliorer nos peintures (par exemple, de l’essence de térébenthine). La substance en question est la Mummi, obtenue en broyant des cœurs, avec un mélange d’huile. Cette substance permet de donner un glacis (une sorte de vernis qui fait ressortir les couleurs) qui sublime toutes les peintures. C’est là qu’interviens un certain Louis-François Petit-Radel, qui en 1793 (pleine révolution française) connaissant cette pratique, a décidé de piller la chapelle Sainte-Anne au Val de Grâce et de voler les cœurs de rois et reines, contenu dans des reliquaires. Il m’a proposé de lui en acheter, mais en me racontant qu’ils venait de corps donnés à la science. J’était un peu naïf et content de pouvoir me procurer cette substance, qui très rare.

 

Roger : Et vous l’auriez utilisé en 1815 sur votre tableau, « l’intérieur d’une cuisine », actuellement exposé au musée du Louvre (acquis en 1817 durant l’exposition juste après votre mort)

Drölling : Exactement. Et c’est peut être la chose dont je peut être le plus fière. C’est un honneur pour moi de pouvoir exposer dans ce musée, même si ce n’est pas tout à fait pour les bonnes raisons.

 

Roger : C’est une bonne transition pour parler de vous aujourd’hui. Je citerai Louis Aragon qui a dit en 1981 « À peine si l’on retenu le nom de Drölling ». Comment, avec le recul que vous avez maintenant, pourriez-vous juger votre carrière et la trace que vous avez laissé au monde ?

Drölling : Comme je l’ai dit plus tôt, je suis décédé à la veille de la première exposition de mes peintures. Je consacré toute ma vie à l’art, me condamnant a mener une vie pauvre, et j’estime ne pas être assez reconnu aujourd’hui. Je suis quand même fière d’avoir pu convertir mon fils ainé, d’avoir quelque part laissé quelqu'un continuer mon œuvre. Enfin, n’oubliez pas ce que dit Aragon, au moins, mon nom a été retenu, parmi tout ceux qui ont été oubliés.

 

Roger : Je crois que nous avons fait le tours des sujets qui vous concernent. Je vous remercie pleinement d’être venu et d’avoir été sincère dans vos réponses à mes questions.

Drölling : J’étais très heureux que vous m’ayez invité mais je regrette quand même que ce ne soit que pour parler de cette sombre histoire de tableau. Je ne suis pas le seul peintre à en avoir profité, je me demande vraiment pourquoi c’est mon nom que l’on a retenu. Si quelqu’un a un jour la réponse …



[1] « Le mystère qui entoure le tableau n’a toujours pas trouvé de réponse aujourd’hui. Mon avis est, qu’au vu des faits, cette histoire doit être vraie, mais cet avis n’engage que moi » note de l’auteur.

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